
Chronique sur la propagande socialiste dans la philatélie hongroise : les illustrations de la Chronique enluminée (2/4)
À une époque où les luttes de pouvoir et les interventions étrangères continuent de marquer les conflits contemporains, l’histoire de la Hongrie médiévale offre un éclairage fascinant sur ces dynamiques. À la suite du règne d’Étienne 1er, des drames politiques ont déstabilisé le royaume hongrois et ont ouvert la voie à l'ingérence des grandes puissances de cette époque.
Les funérailles du prince Émeric et l’aveuglement de Vazul
L'épisode suivant, intitulé « De la mort du prince saint Émeric et l’aveuglement de Vazul », évoque deux événements majeurs qui ont plongé la Hongrie dans une crise dynastique. Cette crise a permis aux puissances étrangères de nourrir leurs ambitions en tirant profit des tensions internes du jeune royaume.
Émeric : l’héritier tragique de la Hongrie chrétienne
Le prince Émeric naquit vers 1007 dans la forteresse de Veszprém, résidence de la reine Gisèle. Ses parents veillèrent à lui assurer la meilleure éducation possible pour le préparer à son futur rôle de souverain. Après avoir étudié les disciplines fondamentales de l'époque (grammaire, rhétorique, dialectique, etc.), il reçut de son père un enseignement approfondi sur l'art de gouverner, le commandement militaire et les relations diplomatiques.

Le prince Émeric a appris l'art militaire avec son père, Étienne 1er
La Chronique enluminée dresse le portrait suivant du jeune prince, le montrant doté de toutes les qualités souhaitées chez un souverain chrétien :
Le prince Émeric était dans la fleur de sa jeunesse, des dons divins l'avaient élevé au-delà de la nature humaine ordinaire. Il était vêtu des vertus de la vérité, de la sagesse, du courage, de la modération, de l'intelligence, de la science, de la douceur, de la miséricorde, de la bonté, de la générosité, de l'humilité et de la patience. Il était également décoré de la vertu d'une vie catholique et de l'administration des affaires publiques, à l'instar de son père […].[1]
À la fin des années 1020, Émeric reçut la responsabilité de gouverner le duché de Bihar. Son père le désigna également à la tête de la garde royale, lui conférant le titre de « prince des Russes » (oroszok hercege). Cette unité d'élite, composée principalement de mercenaires varègues venus de la Rus' de Kiev, jouait un rôle important dans la sécurité du royaume.
La bataille de Győr et la mort du prince Émeric
En 1030, l'empereur Conrad II mena une politique d'expansion belliqueuse contre le royaume de Hongrie. Les Hongrois usèrent de ruse pour mettre en déroute les forces impériales : « les Hongrois cachèrent ou détruisirent leurs réserves de vivres. L’armée allemande affamée se traîna à grand-peine à travers la zone couverte de broussailles impénétrables et de marais (gyepű), qui protégeait la frontière occidentale de la Hongrie. »[2]

Les soldats de l’armée impériale dans les marais broussailleux de la Hongrie occidentale
Cette campagne militaire atteignit son point culminant en été 1031 lors de la bataille de Győr, où les forces hongroises remportèrent la victoire. Cette victoire affirma la réputation de la Hongrie en tant que puissance militaire dominante de la région.
À l'âge de 45 ans, Étienne, mû par une profonde réflexion, prit la décision de renoncer à ses prérogatives royales pour se dévouer exclusivement à une existence spirituelle. Il aurait même exprimé son désir de se retirer de la vie publique, déclarant qu'il « abandonnerait les soucis extérieurs et vivrait en paix, dans le calme et la contemplation. »[3] Décision peu courante à l’époque, Étienne voulait transmettre de son vivant le royaume à son fils.
Toutefois, le 2 septembre 1031, alors qu'il chassait dans la forêt d'Igfon (duché de Bihar), le jeune prince fut accidentellement blessé à mort par un coup de lance porté par un de ses compagnons. Sa mort prématurée plongea le royaume dans le deuil et ouvrit la voie à une crise de succession.

Après avoir fait ses preuves sur le champs de bataille, le prince Émeric perdit la vie au cours d'une partie de chasse
L'avenir de la Hongrie chrétienne menacé
La mort du prince annonçait une période de troubles et de doutes quant à la pérennité de l’œuvre d’Étienne 1er ; une part significative de la population demeurait encore attachée aux traditions païennes et la disparition de l’héritier risquait de fragiliser la position des partisans de la foi chrétienne :
Le roi saint Étienne et toute la Hongrie pleuraient inconsolablement, dans un grand deuil. La douleur intense et terrible rendit malade le roi saint Étienne, qui dut s’aliter […] la tristesse et les gémissements le tourmentaient, surtout parce qu'il ne voyait personne dans sa famille capable de maintenir son pays dans la foi chrétienne après sa mort. Car la nation hongroise penchait davantage vers les rites païens que vers la foi en Christ.[4]
Confronté à cette tragédie, Étienne se vit contraint de poursuivre son règne afin de maintenir l'unité et la stabilité fragiles du royaume .
Trahison et injustice : la reine Gisèle et le conseiller Buda
En 1037, pressentant sa mort imminente, Étienne prit la décision de se réconcilier avec son cousin Vazul (Vászoly). Ce dernier avait été emprisonné par le roi en raison de certains écarts de conduite. Étienne ordonna à son messager de se rendre à Óbuda afin de libérer Vazul de la forteresse dans laquelle il était retenu et de le ramener à la cour.
Toutefois, selon la Chronique enluminée, une intervention, orchestrée dans l'ombre, provoqua un renversement de la situation :
La reine Gisèle entendit cela, consulta Buda, cet homme infâme, et, avec une grande rapidité, envoya son propre messager, nommé Sebös. Ce même Sebös, fils de Buda, se rendit dans la prison où Vazul était détenu. Sebös devança donc le messager du roi, lui creva les yeux et lui versa du plomb dans les oreilles avant de fuir en Bohême.[5]

La reine Gisèle élabore un plan avec le conseiller Buda
Cet événement témoigne de la brutalité et de la cruauté des rivalités politiques de l'époque, où la vengeance et la manipulation étaient monnaies courantes.
Peu après arriva le messager du roi, qui vit les yeux crevés et, tout de suite, conduisit le malheureux [Vazul] vers le roi. Le roi saint Étienne, voyant dans quel état pitoyable son neveu avait été mutilé, se mit à pleurer de douleur, mais la maladie pesait sur lui et il ne put tenter d'infliger aux malfaiteurs la punition qu'ils méritaient.[6]
Étienne, accablé par la souffrance, fut dévasté par la double perte : celle de son fils, décédé quelques années auparavant, et celle de son cousin, désormais mutilé et incapable de gouverner.
Le roi de Hongrie rendit son dernier souffle le 15 août 1038, laissant derrière lui un royaume en deuil. Il fut inhumé dans la basilique de Székesfehérvár, dont la sépulture devint un haut lieu de pèlerinage en Europe centrale.
Douleur et cruauté
L’enluminure qui accompagne cet épisode présente les funérailles du prince Émeric et les soldats qui procèdent à l’aveuglement de Vazul. Elle figure à la page 44 de la Chronique enluminée.

Au premier plan, la dépouille du prince Émeric est délicatement déposée dans un sarcophage. Étienne 1er, debout devant le corps de son fils, exprime sa douleur profonde en essuyant ses larmes avec sa main droite. La reine Gisèle, accompagnée de ses dames de compagnie, partage son chagrin.
À l'arrière-plan, on aperçoit Vazul, ligoté et gisant sur un sol rocailleux au pied d'un château fort. Un soldat le maintient immobile tandis que Sebös lui crève les yeux. À gauche, les émissaires royaux arrivent pour libérer Vazul et découvrent la scène atroce.

Enluminure de la Chronique illustrée sur les funérailles du prince Émeric et l'aveuglement de Vazul
* * *
La mort accidentelle du prince Émeric et la trahison de la reine Gisèle sont deux événements qui ont marqué le début d'une période de luttes pour le pouvoir, dont les conséquences se sont fait sentir sur plusieurs générations. Mais quelles étaient donc les motivations de la reine Gisèle pour trahir ainsi la Hongrie et s'engager dans de telles manœuvres politiques ?
La reine Gisèle : entre piété et ambition politique
La Chronique enluminée offre une image complexe de la reine Gisèle. Si elle est dépeinte comme une femme pieuse et respectée, son rôle politique à l’époque de la mort de son mari est ambigu. Nous avons vu que le texte révèle son implication dans l'élimination du successeur choisi par le roi ; il met également en lumière la transition politique qui se produisit chez elle après la mort de son mari :
La reine Gisèle, de concert avec Buda, son mauvais complice, décida de faire couronner son neveu Pierre, d'origine allemande, plus précisément vénitienne, roi ; leur objectif était que la reine Gisèle puisse agir à sa guise et que la Hongrie, ayant perdu sa liberté, soit placée sans obstacle sous la domination des Allemands.[7]

Gisèle de Bavière souhaitait le rattachement de la Hongrie à l'Empire germanique
Cette manœuvre de la reine Gisèle, en faveur de son neveu Pierre le Vénitien, illustre l'influence croissante des forces étrangères sur le destin politique de la Hongrie, marquant ainsi le début d'une ère de dépendance.
Le roi Pierre est chassé par Samuel Aba et ses soldats
L’épisode suivant concerne des événements tirés des chapitres « De la cruauté du roi Pierre » et « Le roi Pierre est chassé par Samuel Aba. » La période suivant la mort du roi Étienne 1er a mis en péril la stabilité du royaume hongrois et a ouvert la voie à des interventions étrangères.
Le choix controversé de la reine Gisèle : Pierre le Vénitien
Pierre était le fils du doge vénitien Otton Orseolo et d’une sœur d’Étienne 1er. En 1026, après la déposition de son père par l’empereur germanique, Pierre le Vénitien avait choisi de se réfugier en Hongrie chez son oncle plutôt que de suivre son père en exil à Constantinople. Le roi de Hongrie, lui accordant une grande confiance, l’avait nommé à la tête de l'armée royale, lui offrant ainsi une position de pouvoir.
Une fois roi, Pierre s'engagea sur la voie des réformes : il réorganisa l'administration, introduisit de nouvelles lois et instaura des impôts. Il chercha aussi à renforcer la prospérité générale du pays en favorisant le développement du commerce.
Selon les historiens, la volonté de Pierre de moderniser le royaume s'était heurtée à la résistance de la cour, attachée à ses privilèges.
La chute de Pierre le Vénitien
La cour, héritée du roi Étienne, demeurait encore divisée entre les partisans du christianisme et les défenseurs des pratiques païennes. Pierre, affichant un mépris ostensible pour l'aristocratie païenne, l'écarta systématiquement de son entourage.
Il remplaça également les aristocrates hongrois chrétiens par des Allemands et des Italiens fidèles à sa cause. Enfin, il trahit sa tante Gisèle en la dépouillant de ses biens et en la plaçant en résidence surveillée.

Pierre le Vénitien favorisait des Allemands et des Italiens au détriment des aristocrates hongrois
La Chronique enluminée dresse un portrait accablant de Pierre, le dépeignant comme un roi détestable et irrespectueux :
Après que Pierre fut couronné roi, il rejeta complètement la bienveillance royale et, avec une colère allemande, se montra cruel. Il méprisait la noblesse de Hongrie, dévorait les richesses du pays avec des yeux arrogants et un cœur insatiable, agissant comme un animal sauvage avec ses Allemands […].[8]
Il disait :
“Tant que je vivrai, je nommerai des Allemands à la place de tous les juges, des dignitaires et des gens respectés, ainsi qu'à la tête des villages, des capitaines et de tous les hommes en pouvoir. Je remplirai ce pays d'étrangers et je remettrai complètement le pouvoir aux Allemands.” Et il ajouta : “Ce nom, Hongrie, vient de ‘pays de la misère’, alors qu'ils vivent dans la misère !”[9]
Les mesures et les propos de Pierre suscitèrent une vive indignation parmi les seigneurs hongrois, qui imputèrent les actions du nouveau roi au conseiller Buda. Ils exigèrent un procès qui leur fut refusé.
En 1041, les Hongrois se soulevèrent contre lui et cherchèrent un noble capable de les libérer de sa tyrannie : « Cependant, ils ne trouvèrent personne de tel dans le pays. Ils choisirent donc un ispán parmi eux, Samuel Aba, époux d’une sœur du roi Étienne, et le couronnèrent roi. » [10]

Samuel Aba appartenait à une famille influente qui possédait de vastes domaines dans le nord du royaume.
Rébellion et violence pour le trône de Hongrie
Chef militaire ambitieux, Samuel Aba prit la tête de la conjuration. Il faisait partie de l'aristocratie hongroise évincée au profit des Allemands. Déterminé à expulser les étrangers du royaume, il mena ses troupes avec habileté et engagea une guerre contre Pierre.
Ressentant son isolement et l'absence de soutien à son autorité, Pierre le Vénitien se tourna vers l’Empire germanique et se réfugia auprès de l'empereur Henri III pour obtenir sa protection. Pendant ce temps, la rébellion des Hongrois battait son plein par des actes de violence :
[…] les Hongrois tuèrent Buda le barbu, l'instigateur de tous les malheurs, celui qui avait placé Pierre sur le trône de Hongrie. Ils le tuèrent en le hachant en morceaux et firent crever les yeux de ses deux fils. Seböst, celui qui avait crevé les yeux de Vazul, fut éliminé de manière si brutale qu'on lui brisa les bras et les jambes. Certains furent lapidés, d'autres brisés à coups de barres de fer. Samuel Aba fut élevé à la dignité royale et consacré roi.[11]
En septembre 1041, Samuel Aba s'empressa de démanteler les mesures politiques instaurées par Étienne 1er et Pierre le Vénitien pour établir son propre ordre. Il persécuta les partisans de Pierre le Vénitien, allant jusqu'à la torture et aux exécutions.
Ses relations avec l'Église se détériorèrent lorsqu'il décida de financer les dépenses de la guerre en imposant de lourdes taxes aux évêques. L’Église se sentit attaquée dans ses privilèges, son statut et son autorité traditionnelle.
À son programme figurait également un mépris notoire pour toute la noblesse du pays. Samuel Aba voulait revenir à une forme d'organisation tribale, dans laquelle l'autorité se basait sur des liens communautaires. Il préférait s’entourer d’individus sans titre comme les paysans, une attitude qui lui valut l’inimitié de la noblesse et du clergé.

Samuel Aba méprisait la noblesse du pays et préférait se divertir en compagnie des paysans.
Quand un héros devient un tyran
Chose grave, Samuel Aba provoqua le mécontentement du clergé en cédant du terrain aux influences païennes. L'unité spirituelle du royaume se détériorant, les divisions internes s'intensifièrent, mettant en péril la cohésion religieuse, politique et sociale du royaume de Hongrie.
Plus grave encore, Samuel Aba fit preuve de sympathie envers les bogomiles, un mouvement religieux originaire de Bulgarie qui se propageait dans les Balkans. Les bogomiles rejetaient l’autorité de l’Église et s’opposaient au clergé, aux sacrements et aux rituels chrétiens.
L’aversion des Hongrois envers Samuel Abas atteignit son apogée au printemps de l'année 1044, quand des nobles hongrois complotèrent pour l’éliminer. Mis au courant par un traître de la conjuration, Samuel Aba « fit enfermer environ cinquante nobles dans une maison et les fit massacrer par ses hommes armés […]. »[12]
Le héros de la veille s’était mué en un tyran impopulaire, prêt à recourir à la violence pour maintenir son pouvoir. La coupe était pleine. Les Hongrois cherchèrent de l’aide :
[…] ils s'enfuirent vers l'empereur et dénoncèrent Samuel Aba, en disant qu'il méprisait les serments, dédaignait les nobles qui l'avaient élevé au rang de roi, qu’il festoyait avec des paysans de basse extraction, qu’il montait à cheval et discutait avec eux sans cesse. L'empereur leur répondit : “Cela n'est pas digne d'un homme noble, bien au contraire !”[13]

L'empereur Henri III est indigné de la conduite de Samuel Aba.
Prudents, les Hongrois avaient passé sous silence le complot qui avait été fomenté pour se débarrasser de Samuel Aba. Ils ne voulaient pas donner l'impression à l'empereur qu'ils avaient encouragé une tentative de régicide, qui aurait pu compromettre leur autonomie.
Samuel Aba et les conséquences d’un règne tumultueux
L'empereur Henri III s’engagea à intervenir militairement pour mettre fin au désordre du royaume hongrois. Avec Pierre le Vénitien (!) et les nobles hongrois, il se dirigea vers la frontière qui bordait la rive nord du Danube.
En juillet 1044, les armées se rencontrèrent près de Ménfő, une localité dans le nord-ouest de la Hongrie. Samuel Aba était confiant dans sa capacité à remporter la victoire, car il avait reçu des informations selon lesquelles l'armée impériale était relativement réduite. En effet, Henri III était engagé dans des affaires militaires et diplomatiques en Bohême, où une grande partie de son armée s’y trouvait.
La bataille fut marquée par des événements inattendus. Alors que l'assaut était sur le point d'être lancé, les Hongrois qui devaient combattre aux côtés de Samuel Aba jetèrent leurs bannières au sol et désertèrent le champ de bataille. Pris de court, Samuel Aba laissa l'armée ennemie avancer sans résistance et se retrouva isolé dans un chaos total.
En parallèle, une brume épaisse enveloppa le terrain, rendant la visibilité réduite. Les armées eurent du mal à se battre : des murmures de trahison circulaient parmi les guerriers, amplifiant la désorganisation générale et la peur qui s'emparait peu à peu des rangs. Les attaques de Samuel Aba devinrent de plus en plus désordonnées, chaque mouvement semblant alimenter la panique qui se propageait comme un feu de forêt incontrôlable.

Une brume épaisse s'éleva sur le champ de bataille, amplifiant la confusion parmi les troupes.
Malgré son infériorité numérique, Henri III obtint la victoire grâce à l'organisation et à la discipline de ses combattants. Vaincu, Samuel Aba s'enfuit et fut tué brutalement dans un village par des Hongrois qui avaient souffert sous son règne.
L’iconographie d’un renversement de pouvoir
Le quatrième timbre-poste de la série est une représentation du renversement de Pierre le Vénitien par Samuel Aba. Cette illustration figure à la page 47 de la Chronique enluminée.

On aperçoit Samuel Aba et ses cavaliers traquant Pierre le Vénitien à travers un paysage accidenté de forêts et de rochers. Samuel Aba apparaît au premier plan, brandissant son épée vers Pierre. Celui-ci figure à l'avant et tente de fuir ses assaillants.
Les soldats, montés sur leurs chevaux, semblent animés par une détermination farouche. La richesse des détails du paysage, avec ses arbres et ses fleurs, contraste de manière saisissante avec la tension de la scène.

Illustration de la Chronique enluminée montrant Samuel Aba chassant Pierre le Vénitien du trône de Hongrie
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Les événements tumultueux autour de Pierre le Vénitien et de Samuel Aba ont mis en lumière les divisions profondes qui sévissaient au sein de la noblesse hongroise après la mort d’Étienne 1er. Ces conflits ont révélé l’importance croissante de l'influences étrangère sur le royaume de Hongrie.
Dans la Hongrie socialiste des années 1970, les scènes de violence, de trahisons et de renversements de pouvoir de la Chronique enluminée pouvaient trouver un écho avec les événements de la Révolution hongroise de 1956. Tout comme au XIe siècle, le peuple hongrois s’est révolté contre des mesures qu'il percevait comme étant oppressives.
L’intervention de l’empereur germanique pour « remettre l’ordre » dans le royaume de Hongrie pouvait également être mise en parallèle avec l’intervention soviétique dans la république populaire de Hongrie en 1956. János Kádár fut mis à la tête du gouvernement hongrois par Moscou le 25 octobre 1956 et dirigea le pays sous le contrôle strict du Parti des travailleurs hongrois.
De même, après l’éviction de Samuel Aba, l’empereur Henri III avait pour objectif de remettre Pierre le Vénitien à la tête du royaume, au grand dam de la noblesse qui le trouvait incompatible avec les aspirations nationales des Hongrois.
R. Simard
Références
[1] Képes Krónika (Chronicon pictum), traduit du latin en hongrois par Geréb Lásló, Budapest, Magyar Helikon Könyvkiadó, 1964, chapitre 69, p. 42, https://vilagbiztonsag.hu/keptar/albums/userpics/10009/kalti_mark_kepes_kronikaja.pdf (traduit avec l’aide de OpenAI).
[2] KRISTO, Gyula, Histoire de la Hongrie médiévale. Le temps des Árpáds, 2000, Presses Universitaires de Rennes, p. 49.
[3] Képes Krónika (Chronicon pictum), (69)…, p. 43.
[4] Képes Krónika (Chronicon pictum), (69)…, p. 43.
[5] Képes Krónika (Chronicon pictum), (69)…, p. 43.
[6] Képes Krónika (Chronicon pictum), (69)…, p. 43.
[7] Képes Krónika (Chronicon pictum), (69)…, p. 43.
[8] Képes Krónika (Chronicon pictum), (71)…, p. 45.
[9] Képes Krónika (Chronicon pictum), (71)…, p. 45.
[10] Képes Krónika (Chronicon pictum), (72)…, p. 45.
[11] Képes Krónika (Chronicon pictum), (72)…, p. 45-46.
[12] Képes Krónika (Chronicon pictum), (75)…, p. 48.
[13] Képes Krónika (Chronicon pictum), (76)…, p. 48.
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